Depuis la mobilisation contre la loi travail, les violences policières en manifestation ont drastiquement augmenté. La présidence de macron ne laisse en rien présager une diminution de l’appareil policier. Afin de nous préparer aux diverses situations de base rencontrées en manif, nous vous proposons de jeter un coup d’œil à cette brochure reprenant les points suivant :
- Quel équipement de base emmener ?
- Quelle tenue porter ?
- Quels gestes éviter ?
- Quelles implications légales ?
- Comment composer une trousse de secours ?
- Quels sont les risques principaux en manifestation et comment s’en protéger ?
- Informations utiles
- Qui sommes-nous ?
Quelle tenue porter ?
- Des chaussures fermées et confortables avec lesquelles vous pourrez courir ;
- Des vêtements couvrant toute la peau pour se protéger du Soleil et des sprays au poivre ;
- Une protection pour les yeux : lunettes de soleil, lunettes de piscine ou masque à gaz (les deux derniers sont plus efficaces face aux gaz lacrymo) ;
- NB : ce matériel a cela dit un coût et risque d’être confisqué en manif’, notamment pour le masque à gaz dont l’usage est réglementé (10€ pour les lunettes de piscine, 30€ pour les masques à gaz).
- Un bandana recouvert de vinaigre de cidre et gardé dans une pochette fermée (pour respirer en cas d’exposition aux lacrymos) : attention, solution de dernier recours ;
- Un équipement adapté à la météo : vêtement de pluie, chapeau, casquette, etc. ;
- Des vêtements propres dans un sac plastique en cas d’exposition à des armes chimiques (spray au poivre notamment).
Quel équipement de base emmener ?
- De l’eau en bouteille : 1,5 litre minimum mais plus si possible. De préférence avec un bouchon sport. Pour s’hydrater premièrement, et se laver la peau ou les yeux si nécessaire ;
- Des barres énergétiques ;
- Des encas salés ;
- Des carrés de sucre ;
- Vos papiers d’identité et contact d’urgence, rares sont les fois où vous gagnerez à ne pas les avoir ;
- Une montre, du papier et un crayon pour documenter l’évolution de la manif’, des blessures, etc ;
- De la crème solaire à base d’eau ou d’alcool ;
- Votre traitement : inhalateur, épipen, insuline, etc. Prévoir plusieurs jours de traitement en cas d’arrestation ;
- Des serviettes hygiéniques (éviter les tampons/cup en raison du risque de choc toxique) ;
- Un masque à gaz ou des lunettes de piscine avec un respirateur pour se protéger des gaz lacrymogènes ;
- Du maalox ou du sérum physiologique pour rincer vos yeux des armes chimiques ;
- Les médicaments de base : paracétamol, anti-inflammatoire, anti-spasmodique, pommade contre coups.
Les gestes éviter
- Ne pas appliquer de la vaseline ou des crèmes huileuses, elles ont tendance à retenir les produits chimiques ;
- Ne pas porter des lentilles de contact, elles risqueraient de retenir les produits chimiques entre la lentille et votre œil ;
- Ne pas porter des choses pouvant être facilement attrapée : boucles d’oreilles, cheveux relâchés ;
- Ne pas partir en manif seul·e, si vous le pouvez, allez-y avec des ami-es/connaissance ;
- Ne pas oublier de manger et de boire : vous devez rester hydraté et avoir suffisamment d’énergie pour être alerte en cas de problème.
Les implications légales
De par leur rôle important et leurs signes distinctifs, les street médics et aidant ont tendance à être plus ciblés par la police, tant au niveau des violences qu’au niveau légal : restez vigilant et gardez conscience des risques encourus.
Si dans la théorie, les manifestant-es s’exposent à des poursuites pour exercice illégal de la médecine, dans les faits les potentiels soins apportés tombent sous le coup de la réglementation liée à la non-assistance à personne en danger.
Dans les faits, l’exercice illégal de la médecine est un délit, de même que la non-assistance à personne en danger. C’est donc à chacun d’évaluer le risque et de prendre ses précautions.
Néanmoins, les forces de l’ordre n’hésitent pas à tordre les lois en vigueur afin d’engager des poursuites, allant jusqu’à considérer une manif comme « zone de guerre » pour pouvoir justifier des mises en examen pour port illégal d’une croix rouge.
Même si ce genre de cas est extrême et rare, nous vous recommandons de prendre vos précautions légales en limitant au maximum les actes médicaux lourds (ne vous amusez pas à recoudre quelqu’un sans formation de soignants, pour des raisons légales et éthiques) et en utilisant pas les signes réglementés (croix rouge notamment).
Il est d’ailleurs formellement interdit par la loi de recoudre quelqu’un sur place.
N’oubliez pas non plus que ces soins s’appliquent sur une personne, et qu’il faut donc prendre en compte son consentement (dans le cas où la personne est consciente) non seulement pour les soins mais également pour un éventuel transfert en soin hospitalier.
La suite de la brochure s’adresse à celleux qui souhaiteraient aider les street medics dans la prise en charge des blessés en manif’.
Plusieurs choses sont à retenir :
- Ne vous lancez pas dans des procédures médicales si vous n’avez pas la formation adaptée. L’objectif est de limiter les dégâts avant d’emmener la personne vers les secours ;
- N’appliquez pas de traitements si vous avez un doute. Les bonnes intentions ne sont pas suffisantes et certains traitements peuvent faire plus de mal que de bien ;
- Avant de venir en aide à quelqu’un d’autre, veillez à votre propre état de santé. Vous ne pourrez fournir une aide efficace si vous êtes vous-même blessé·e ou en état de choc. Appelez à l’aide pour vous et les autres blessé-es ;
- Respirez un grand coup. Rappelez-vous que cette situation est temporaire ;
- N’hésitez pas à faire appel à d’autres camarades medics si vous êtes en difficulté ;
- Il est préférable d’être 2 ou 3 pour faire médic’ et d’agir très peu en solo, notamment pour gérer les foules autour du blessé. Pour éviter les risques de surblessure, demandez à vos camarades de former un cercle autour de la victime pour la laisser respirer pendant que vous soignez. Les personnes chargées de la sécurisation du périmètre pourront ainsi éloigner les photographes, curieux et autres nuisances.
- Être au moins deux permet de se porter une assistance mutuelle.
Comment composer une trousse de secours
Afin de parer à toute éventualité, vous pouvez vous composer une trousse de premiers soins contenant les éléments de base pour venir en aide aux blessé·es en manif’.
Voici une liste d’éléments de base qui vous seront potentiellement utiles :
- Brochures et manuels de premiers secours ;
- bouteille d’eau ;
- sucre et autres encas sucrés ;
- Masque respiratoire (avec une valve à sens unique), type masques de chantier PPP2 voire PPP3 ;
- Rouleaux de compresses absorbantes ;
- Pansements adhésifs ;
- Maalox ;
- Sérum physiologique.
Si vous avez la place et que vous avez les compétences nécessaires pour vous en servir :
- Rouleau de scotch médical ;
- Pommade antibiotique ;
- Pommade contrecoup ;
- Serviettes antiseptiques ;
- Désinfectant ;
- Aspirine ;
- Paracétamol ;
- Anti-inflammatoire ;
- Anti-spasmodique ;
- Pommade contre-coups ;
- Couverture de survie ;
- Compresse froide ;
- Gants en latex : possibles de les ranger dans les contenant jaune des œufs surprises, etc ;
- Ciseaux (attention ceux-ci risquent d’être confisqués en cas de fouille) ;
- Rouleaux de bandage de différentes tailles ;
- Compresses stériles de différentes tailles ;
- Bandages triangulaires ;
- Pince à épiler ;
- Épingle à nourrice ;
- Poche de glace jetable ;
- Huile minérale ;
- Savon ;
- Lampe torche et piles de rechange ;
- Stylo (pour noter l’heure d’application sur un garrot par exemple).
Quels sont les risques principaux en manif’ et comment s’en protéger ?
AII (Appareil à Impulsion Incapacitante aka Taser)
Dispositif
Le Taser est une arme de 4ème catégorie. Le Taser envoie deux dards à 7,60m de distance (50m/sec) équipés de crochet venant se fixer sous la peau, certains Tasers, dits « à impulsion » forment un arc électrique. L’arme expédie durant 19 séquences de cinq à onze millisecondes une charge de 2mA avec un pic de 50 000 volts. L’objectif est d’immobiliser la victime.
Risques et soins à appliquer
- Hématomes :
- Appliquez une compresse froide dans un premier temps ;
- Recouvrez l’hématome de pommade contre-coups ;
- Administre un anti-douleur type anti-inflammatoire (vérifiez avant si la personne n’a pas d’allergies/d’incompatibilité : ulcère, maladie gastro-entérique) ;
- Emmenez la personne au calme et recherchez une assistance médicale.
- Convulsions :
- Ce n’est pas vrai qu’une personne convulsant risque d’avaler sa langue. Ne donnez rien à boire et ne mettez rien dans la bouche du blessé, cela risquerait de bloquer ses voix respiratoires.
- Gardez le patient éloigné des objets dangereux qui pourraient le blesser.
- Une fois la crise passée, placez la personne en position latérale de sécurité pour lui permettre de garder ses voies respiratoires dégagées.
- Brûlure
- Surtout ne recouvrez pas la brûlure de beurre ou de corps gras, cela risque de l’aggraver.
- Placer la brûlure sous de l’eau courante fraîche pendant 20 minutes pour soulager la zone affectée.
- Appliquer une pommade anti-brûlure.
- Blessure à la tête :
- Dans un premier temps, vérifiez l’apparition de ces symptômes : nausées, vomissements, perte du niveau de conscience. Ils sont les indicateurs d’un potentiel trauma crânien.
- Envoyez quelqu’un chercher une assistance médicale.
- Si la personne est au sol, ne la bougez pas. Veillez à ce que la personne reste le plus immobile possible.
- Dégagez le périmètre pour protéger la personne blessée de blessures supplémentaires.
- Tentez de localiser une personne connaissant le blessé afin d’identifier si la personne agit normalement.
- Parlez lui régulièrement pour que le blessé puisse vous dire si il y a un changement dans leurs fonctions mentales au fur et à mesure du temps.
- Tentez d’obtenir les antécédents médicaux de la personne pour que ces informations soient disponibles en cas de perte de conscience.
- Arrêt cardiaque :
- Appliquez la technique de réanimation : massage cardiaque et bouche à bouche
- Envoyez quelqu’un chercher les secours
BDPL (Bâton de Défense à Poignée Latérale aka TONFA)
Dispositif
Le TONFA est une arme de défense classée de 6ème catégorie. Le Tonfa est un instrument contondant monobloc. Le corps (bâton) est muni d’une poignée latérale, fixée perpendiculairement au tiers de sa longueur.
Risques et soins à appliquer
- Hématomes :
- Appliquez une compresse froide dans un premier temps ;
- Recouvrez l’hématome de pommade contre-coups ;
- Administre un anti-douleur type anti-inflammatoire (vérifiez avant si la personne n’a pas d’allergies/d’incompatibilité : ulcère, maladie gastro-entérique) ;
- Emmenez la personne au calme et recherchez une assistance médicale.
- Fracture du nez :
- Ne basculez pas la tête en arrière, cela risquerait de faire glisser le sang dans la gorge et de déclencher des vomissements ;
- Basculez la tête en avant pour faire sortir le sang et appliquez doucement une compresse pour absorber l’hémorragie ;
- Une fois le saignement stoppé, appliquez une compresse froide sur le nez ;
- Emmenez la personne au calme et recherchez une assistance médicale.
- Petite fracture (doigt, etc.) :
- Bloquer la fracture avec un support solide et du scotch médical ;
- Faites appel à une assistance médicale.
- Fracture :
- Appliquez un support à la blessure avant de bouger la personne. L’idéal est de bloquer la fracture avec un support solide et du scotch médical
- Si possible, ne bougez pas le blessé.
- Faites appel à une assistance médicale qui pourra transporter le blessé vers l’hôpital le plus proche.
- Plaie ouverte :
- N’oubliez pas d’enfiler des gants en latex avant toute manipulation, aussi bien pour votre sécurité que pour celle du blessé.
- Ne passez pas la plaie ouverte sous eau courante. Cela risque de retirer les agents coagulants permettant la cicatrisation de la plaie.
- Faites pression sur la plaie avec une compresse, surtout pas du coton, pour diminuer l’hémorragie.
- N’administrez surtout pas d’aspirine.
- Si la compression ne suffit pas à arrêter l’hémorragie, poser un garrot en derniers recours (applicable seulement sur les membres)
- Attention : un garrot nécessite une assistance médicale pour être retiré
- Laissez le garrot visible pour ne pas l’oublier, notez sur la peau l’heure précise de la pose.
- Utilisez un lien non élastique d’au moins 2,5 cm de large à mettre sur la cuisse ou le bras (pas sur le mollet ou l’avant-bras) suffisamment serré.
- On ne doit pas pouvoir passer un doigt en dessous.
- Emmenez la personne au calme et recherchez une assistance médicale.
- Blessure à la tête :
- Dans un premier temps, vérifiez l’apparition de ces symptômes : nausées, vomissements, perte du niveau de conscience. Ils sont les indicateurs d’un potentiel trauma crânien.
- Envoyez quelqu’un chercher une assistance médicale.
- Si la personne est au sol, ne la bougez pas. Veillez à ce que la personne reste le plus immobile possible.
- Dégagez le périmètre pour protéger la personne blessée de blessures supplémentaires.
- Tentez de localiser une personne connaissant le blessé afin d’identifier si la personne agit normalement.
- Parlez lui régulièrement pour que le blessé puisse vous dire si il y a un changement dans leurs fonctions mentales au fur et à mesure du temps.
- Tentez d’obtenir les antécédents médicaux de la personne pour que ces informations soient disponibles en cas de perte de conscience.
- Choc :
- L’usage de cette arme en directions des organes vitaux peut déclencher une hémorragie et mettre le blessé en état de choc.
- Si la personne est agitée et anxieuse, si sa peau devient froide et humide, si son visage devient pâle, le contour de sa bouche bleu, si sa respiration diminue ou devient difficile ou irrégulière, le blessé est potentiellement en choc.
- N’oubliez pas d’enfiler des gants en latex avant toute manipulation, aussi bien pour votre sécurité que pour celle du blessé.
- Arrêtez tout saignement évident en appliquant une ferme pression directement sur la plaie avec une compresse.
- Envoyez cherche une assistance médicale, cette personne a besoin d’être prise en charge par les secours.
- Relevez doucement les jambes du blessé au niveau du coeur (s’il n’y a pas de risque de blessures à la colonne vertébrale !).
- Gardez la personne au chaud sous une couverture de sécurité
Flash-ball
Dispositif
Le flash-ball est une arme de quatrième catégorie, doté d’un double canon de 44mm et d’une portée minimum d’utilisation de 7 mètres. Son projectile est une balle de 44mm pesant 28 grammes, d’une puissance de 200 joules à 2,5 mètres.
Risques et soins à appliquer
Se référer aux risques et soins indiqués dans la partie TONFA. Ces armes ont des effets similaires.
LBD (Lanceur de Balles de Défense)
Dispositif
À la différence du flash-ball, le LBD est une arme de première catégorie dotée d’un canon de 40mm et d’une portée de 25 à 50m. Il projette une « balle de défense à létalité réduite » de 40x46mm pesant 95 grammes.
Censés être inoffensifs lors d’une utilisation dans les jambes, les projectiles de flash-balls peuvent entraîner des blessures graves et définitives lorsqu’ils touchent un visage ou des organes vitaux.
On lui attribue de nombreuses blessures ayant entraîné la perte de l’usage de la vue.
Risques et soins à appliquer
Se référer aux risques et soins indiqués dans la partie TONFA. Ces armes ont des effets similaires.
Lanceurs type « COUGAR », « CHOUKA », « PENN ARMS »
Dispositif
Ces lanceurs qui peuvent tirer six à huit grenades par minute à plusieurs distances programmables (50, 100 ou 200 mètres) sont fabriqués – et exportés – par la société française Alsetex. Il s’agit d’armes de 4e catégories capables de lancer aussi des grenades lacrymogènes, assourdissantes, des munitions « fusées éclairantes » ainsi que des projectiles type grenade de désencerclement ou balles de flashball.
Les lanceurs Penn Arms sont équipés d’un chargeur à barillet de 6 coups et sont capables de les tirer en une dizaine de secondes.
Risques et soins à appliquer
Se référer aux risques et soins indiqués dans la partie TONFA. Ces armes ont des effets similaires.
Gaz lacrymogène
Dispositif
Le CS est le diminutif du « chlorobenzyzylidène malononitrile ». Cette molécule possède des effets irritants puissants qui peuvent survenir en moins de 10 à 30 secondes.
L’œil est l’organe le plus sensible au CS, suivi des voies respiratoires et de la peau.
Une exposition à du CS fortement concentré ou l’ingestion d’aliments contaminés peut provoquer des nausées et des vomissements.
Dans le cas des expositions excessives, un oedème pulmonaire peut se développer en 12 à 24 heures et des brûlures chimiques irréversibles peuvent apparaitre sur l’épithélium cornéen.
Le gaz lacrymogène est utilisé majoritairement sur des foules.
Prévention
Face aux gaz lacrymogènes, ces gestes sont à adopter systématiquement afin de limiter l’exposition :
- Évitez l’utilisation d’huiles et de lotion car elles piègent les produits chimiques
- Utilisez une crème solaire à base d’eau ou d’alcool. Les crèmes à base d’huile retiennent les produits chimiques. (A défaut, il vaut mieux cela dit une crème à base d’huile que des armes chimiques sur un coup de soleil)
- Couvrez vous autant que possible pour minimiser le contact avec la peau et vous protéger des coups de soleil.
- Ne portez pas de lentilles, elles retiennent les produits chimiques.
Si vous sentez venir l’utilisation des gazs lacrymogènes, enfilez votre équipement :
- Le masque à gaz avec des filtres organiques reste la meilleure protection faciale. A condition qu’il soit à la bonne taille et scellé.
- Des lunettes de piscine couplées avec un respirateur peuvent fournir une protection satisfaisante.
- A défaut, un bandana recouvert de vinaigre de cidre et posé sur le nez et la bouche vous aideront à respirer dans un premier temps.
Risques et soins à appliquer
- Premiers gestes :
- Mouchez votre nez, rincez votre bouche, toussez et crachez. Essayez de ne pas avaler votre salive
- Si vous portez des lentilles de contact, nettoyez vos mains et retirez les ou demandez à quelqu’un de le faire pour vous
- NE VOUS FROTTEZ PAS LES YEUX
- Essayez de vous éloigner des sources d’émanation du gaz.
- Attention : éloigner les galets crachant le lacrymogène peut-être considéré comme un lancé de projectile à l’encontre de la Police, par cette dernière.
- Irritation des yeux et de la bouche :
- Nettoyez vos yeux avec une solution composée d’eau et de Maalox (dosage : 1 stick dans 1l d’eau ou moitié eau moitié sirop), idéalement avec une bouteille ayant un bouchon sport
- Irriguez en partant du coin intérieur de l’oeil vers le coin extérieur
- Si la personne que vous soignez a les yeux fermés, lavez vous les mains et ouvrez lui l’oeil délicatement
- Rincez vous la bouche et recrachez
- Ne pas faire ingérez quoique ce soit à une personne dont la respiration serait bloquée par le gaz.
- Irritation de la peau :
- Si vous êtes formés à la technique MOFIBA, c’est le moment de l’appliquer.
- Autrement, prenez une douche froide dès que possible et enfilez vos vêtements propres.
- Lavez vos vêtements contaminés avec de forts détergents.
- Difficultés respiratoires :
- Les gaz lacrymogènes ont un effet plus intenses sur certaines populations à risques (enfants, personnes âgées, personnes souffrant de maladies pulmonaires, etc.)
- Si vous percevez autour de vous une personne ayant des difficultés à respirer, votre priorité est de la protéger des gazs autant que possible
- Encouragez cette personne à utiliser son inhalateur si elle en a un
- N’utilisez pas de ventoline tant que vous n’êtes pas hors de la zone de gazage. Une personne ayant reçu un soin par ventoline ne doit surtout pas inhaler de nouveau du gaz
- Mettez à disposition un masque respiratoire si vous en avez un
- Proposez de lui nettoyer les yeux et de l’emmener dans un endroit calme
- Proposez lui de se rincer la bouche à la solution au Maalox une fois sa respiration stabilisée
Spray au poivre
Dispositif
Les pulvérisateurs d’oléorésine de capsicum (poivre de cayenne) sont utilisés contre les individus dans un rayon de 5 mètres.
Cet agent anti-émeute provoque une irritation sévère mais temporaire des yeux, du nez, de la bouche et des voies respiratoires.
Les atteintes graves à la santé restent rares mais des brûlures sont possibles dans certaines conditions d’utilisation.
Les yeux sont les organes les plus sensible aux effets du spray au poivre, mais il peut produire des effets sur le système digestif s’il est avalé.
La plupart des effets disparaissent en général en 20 à 30 minutes.
Prévention
Les conseils de prévention sont les mêmes que pour les gazs lacrymogènes.
En raison de son usage individuel, il est plus compliqué de se préparer à une attaque au spray au poivre.
Veillez à porter des vêtement couvrant et protégez vous le visage en cas d’attaque.
Risques et soins à appliquer
Se référer aux risques et soins indiqués dans la partie gaz lacrymogènes. Ces armes ont des effets similaires.
- Brûlure
- Surtout ne recouvrez pas la brûlure de beurre ou de corps gras, cela risque de l’aggraver.
- Placer la brûlure sous de l’eau courante fraîche pendant 20 minutes pour soulager la zone affectée.
- Appliquer une pommade anti-brûlure.
- Empoisonnement
- Ne faites pas vomir la personne, le passage du produit dans la gorge pourrait causer des dommages supplémentaires.
- En cas d’ingestion de spray au poivre, appelez le centre anti-poison et emmenez le blessé auprès d’une assistance médicale.
Grenade assourdissante
Dispositif
Les grenades assourdissantes produisent une forte détonation (entre 160 et 170 décibels) et libèrent un nuage de gaz. Elles contiennent dix grammes de CS pur qui, à la différence des grenades lacrymogènes classiques, est libéré immédiatement et sous forme de poudre. L’effet sonore et le choc très intense qu’elle produit désoriente l’oreille interne des individus situés dans un rayon d’efficacité qui varie en fonction de la configuration des lieux (amplification des effets dans les espaces clos). En extérieur, l’explosion peut s’entendre à plusieurs kilomètres.
Les blessures que peuvent causer ce dispositif sont multiples : plaie ouverte, perforation d’organes, rupture du tympan, etc.
Risques et soins à appliquer
- Premiers gestes :
- Mouchez votre nez, rincez votre bouche, toussez et crachez. Essayez de ne pas avaler votre salive
- Si vous portez des lentilles de contact, nettoyez vos mains et retirez les ou demandez à quelqu’un de le faire pour vous
- NE VOUS FROTTEZ PAS LES YEUX
- Essayez de vous éloigner des sources d’émanation du gaz.
- Attention : éloigner les galets crachant le lacrymogène peut-être considéré comme un lancé de projectile à l’encontre de la Police, par cette dernière.
- Hématomes :
- Appliquez une compresse froide dans un premier temps.
- Recouvrez l’hématome de pommade contre-coups.
- Administre un anti-douleur type anti-inflammatoire (vérifiez avant si la personne n’a pas d’allergies/d’incompatibilité : ulcère, maladie gastroentérique).
- Emmenez la personne au calme et recherchez une assistance médicale.
- Irritation des yeux et de la bouche :
- Nettoyez vos yeux avec une solution composée d’eau et de Maalox (dosage : 1 stick dans 1l d’eau ou moitié eau moitié sirop), idéalement avec une bouteille ayant un bouchon sport
- Irriguez en partant du coin intérieur de l’oeil vers le coin extérieur
- Si la personne que vous soignez a les yeux fermés, lavez vous les mains et ouvrez lui l’oeil délicatement
- Rincez vous la bouche et recrachez
- Ne pas faire ingérez quoique ce soit à une personne dont la respiration serait bloquée par le gaz.
- Irritation de la peau :
- Si vous êtes formés à la technique MOFIBA, c’est le moment de l’appliquer.
- Autrement, prenez une douche froide dès que possible et enfilez vos vêtements propres.
- Lavez vos vêtements contaminés avec de forts détergents.
- Difficultés respiratoires :
- Les gaz lacrymogènes ont un effet plus intenses sur certaines populations à risques (enfants, personnes âgées, personnes souffrant de maladies pulmonaires, etc.)
- Si vous percevez autour de vous une personne ayant des difficultés à respirer, votre priorité est de la protéger des gazs autant que possible
- Encouragez cette personne à utiliser son inhalateur si elle en a un
- N’utilisez pas de ventoline tant que vous n’êtes pas hors de la zone de gazage. Une personne ayant reçu un soin par ventoline ne doit surtout pas inhaler de nouveau du gaz
- Mettez à disposition un masque respiratoire si vous en avez un
- Proposez de lui nettoyer les yeux et de l’emmener dans un endroit calme
- Proposez lui de se rincer la bouche à la solution au Maalox une fois sa respiration stabilisée
- Fracture du nez :
- Ne basculez pas la tête en arrière, cela risquerait de faire glisser le sang dans la gorge et de déclencher des vomissements.
- Basculez la tête en avant pour faire sortir le sang et appliquez doucement une compresse pour absorber l’hémorragie.
- Une fois le saignement stoppé, appliquez une compresse froide sur le nez.
- Emmenez la personne au calme et recherchez une assistance médicale.
- Petite fracture (doigt, etc.) :
- Bloquer la fracture avec un support solide et du scotch médical.
- Faites appel à une assistance médicale ;
- Plaie ouverte :
- N’oubliez pas d’enfiler des gants en latex avant toute manipulation, aussi bien pour votre sécurité que pour celle du blessé.
- Ne passez pas la plaie ouverte sous eau courante. Cela risque de retirer les agents coagulants permettant la cicatrisation de la plaie.
- Faites pression sur la plaie avec une compresse, surtout pas du coton, pour diminuer l’hémorragie.
- Si le projectile est encore présent dans la plaie, ne le retirez surtout pas : appliquez une compresse en forme de « donut » , en évitant au maximum de toucher le projectile ;
- N’administrez surtout pas d’aspirine.
- Si la compression ne suffit pas à arrêter l’hémorragie, poser un garrot en derniers recours (applicable seulement sur les membres)
- Attention : un garrot nécessite une assistance médicale pour être retiré
- Laissez le garrot visible pour ne pas l’oublier, notez sur la peau l’heure précise de la pose.
- Utilisez un lien non élastique d’au moins 2,5 cm de large à mettre sur la cuisse ou le bras (pas sur le mollet ou l’avant-bras) suffisamment serré.
- On ne doit pas pouvoir passer un doigt en dessous.
- Emmenez la personne au calme et recherchez une assistance médicale.
- Blessure à la tête :
- Dans un premier temps, vérifiez l’apparition de ces symptômes : nausées, vomissements, perte du niveau de conscience. Ils sont les indicateurs d’un potentiel trauma crânien.
- Envoyez quelqu’un chercher une assistance médicale.
- Si la personne est au sol, ne la bougez pas. Veillez à ce que la personne reste le plus immobile possible.
- Dégagez le périmètre pour protéger la personne blessée de blessures supplémentaires.
- Tentez de localiser une personne connaissant le blessé afin d’identifier si la personne agit normalement.
- Parlez lui régulièrement pour que le blessé puisse vous dire si il y a un changement dans leurs fonctions mentales au fur et à mesure du temps.
- Tentez d’obtenir les antécédents médicaux de la personne pour que ces informations soient disponibles en cas de perte de conscience.
- Choc :
- L’usage de cette arme en directions des organes vitaux peut déclencher une hémorragie et mettre le blessé en état de choc.
- Si la personne est agitée et anxieuse, si sa peau devient froide et humide, si son visage devient pâle, le contour de sa bouche bleu, si sa respiration diminue ou devient difficile ou irrégulière, le blessé est potentiellement en choc.
- N’oubliez pas d’enfiler des gants en latex avant toute manipulation, aussi bien pour votre sécurité que pour celle du blessé.
- Arrêtez tout saignement évident en appliquant une ferme pression directement sur la plaie avec une compresse.
- Envoyez cherche une assistance médicale, cette personne a besoin d’être prise en charge par les secours.
- Relevez doucement les jambes du blessé au niveau du coeur (s’il n’y a pas de risque de blessures à la colonne vertébrale !).
- Gardez la personne au chaud sous une couverture de sécurité.
DBD (Dispositif Balistique de Dispersion aka grenade de désencerclement) :
Dispositif
Aussi appelée « dispositif manuel de protection » ou « grenade explosive », la grenade de désencerlement est une arme à fragmentation. Il s’agit d’un tube contenant huit gramme d’explosifs entouré de 18 projectiles en caoutchouc rigide. L’effet sonore et de choc intense provoqué par l’explosion dépasse les 160 décibels, et la force cinétique des projectiles est encore de 80 joules à 15m (ce qui suffit pour briser une vitre).
Cette grenade est la plus redoutée des manifestants parce qu’elle a été conçue pour blesser.
Risques et soins à appliquer
Se référer aux risques et soins indiqués dans la partie grenade assourdissante et BDPL
Canon à eau
Dispositif
Le canon à eau est un véhicule blindé qui projette de l’eau à haute pression. Ils ne sont efficaces que sur quelques dizaines de mètres et nécessitent un important réservoir compte tenu d’un débit d’eau de 15 litres par seconde, certains transportant jusqu’à 8000 litres d’eau.
Considérée comme plutôt sûre pour une arme, les jets dirigés vers les visages peuvent avoir des conséquences élevées, et à courte distance il est possible que la pression de l’eau provoque des fractures.
Risques et soins à appliquer
- Fracture du nez :
- Ne basculez pas la tête en arrière, cela risquerait de faire glisser le sang dans la gorge et de déclencher des vomissements.
- Basculez la tête en avant pour faire sortir le sang et appliquez doucement une compresse pour absorber l’hémorragie.
- Une fois le saignement stoppé, appliquez une compresse froide sur le nez.
- Emmenez la personne au calme et recherchez une assistance médicale.
- Fracture :
- Appliquez un support à la blessure avant de bouger la personne. L’idéal est de bloquer la fracture avec un support solide et du scotch médical.
- Si possible, ne bougez pas le blessé.
- Faites appel à une assistance médicale qui pourra transporter le blessé vers l’hôpital le plus proche.
- Choc :
- L’usage de cette arme en directions des organes vitaux peut déclencher une hémorragie et mettre le blessé en état de choc.
- Si la personne est agitée et anxieuse, si sa peau devient froide et humide, si son visage devient pâle, le contour de sa bouche bleu, si sa respiration diminue ou devient difficile ou irrégulière, le blessé est potentiellement en choc.
- N’oubliez pas d’enfiler des gants en latex avant toute manipulation, aussi bien pour votre sécurité que pour celle du blessé.
- Arrêtez tout saignement évident en appliquant une ferme pression directement sur la plaie avec une compresse.
- Envoyez cherche une assistance médicale, cette personne a besoin d’être prise en charge par les secours.
- Relevez doucement les jambes du blessé au niveau du coeur (s’il n’y a pas de risque de blessures à la colonne vertébrale !).
- Gardez la personne au chaud sous une couverture de sécurité.
Informations utiles
Numéros d’urgence :
- Pompiers : 18
- Samu : 15
- Secours général : 112
- Secours général pour les personnes sourdes et malentendantes : 114
- Caisse de solidarité Lyon : 06.43.08.50.32
Collectifs Street Médic :
- Nantes : https://www.facebook.com/streetmedicsnantes/
- Paris : https://www.facebook.com/Streetmedicparis/
Formations :
Ces formations peuvent vous aider si vous souhaitez devenir Street Medic :
- PSC 1 (Prévention et secours civiques de niveau 1 – IRR) :
- Réalisable auprès de la Croix Rouge.
- Coûte entre 50 et 60 euros.
- Formations auprès du collectif Street Medic de votre ville
- Formations en ZAD (Zone A Défendre)
- Formations auprès des collectifs anarchistes (CGA Lyon, ORAGE, etc.)
Sources :
Vous trouverez ci-dessous les sources utilisées pour la rédaction de cette brochure :
http://www.blackcrosscollective.org/attachments/File/viewzine.pdf
http://www.actionmedics.org.uk/
https://www.vice.com/fr/article/4wz7gq/un-guide-des-armes-anti-emeutes-de-la-police-francaise-182
http://febd.da.free.fr/pages/formations/BDPL.html
https://www.infirmiers.com/ressources-infirmieres/protocoles/taser-une-arme-pas-inoffensive-pour-la-sante.html
P.-S.
Qui sommes nous ?
Medic’ Action est un collectif dédié à la traduction et à la mise en forme de ressources permettant la pratique des premiers secours et de l’autodéfense en contexte hostile (manifestations, ZAD, émeutes, situation irrégulière, etc).
Notre objectif est double :
Permettre à chacun de pratiquer les premiers secours adaptés dans les situations d’urgence ;
Mettre à disposition des techniques de soins temporaires pour les personnes dont l’accès au soin est limité.