Mix-tape – L’antre de la folie

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Émeutes à l’italienne

S’il y a donc des émeutes qui ne conduisent ni à l’insurrection ni à la révolution, il n’y a pas de révolution ni d’insurrection qui ne commencent pas par une émeute. En effet, l’émeute est un début, et tant qu’il n’existe aucune science capable de prévoir une émeute, encore moins ses suites, chaque émeute mérite d’être considérée comme le début possible de la fin du monde.
L’émeute est un début de débat. Cette explosion, qui en entraîne ou n’en entraîne pas d’autres, est le premier son, négatif, de la parole libre, l’exigence première de tout changement qualitatif. À moins que l’émeute, il n’y a pas aujourd’hui de discussion publique possible, il n’y a que le monotone monologue de la gestion de ce qui est là.

Adreba Solneman, De l’émeute1

On assiste depuis quelques temps, en France et ailleurs, à une redécouverte de l’histoire du mouvement autonome italien des années 1960 et 1970, se traduisant par toute une série de publications, traductions et débats, jusqu’à constituer un imaginaire puissant pour les nouvelles générations militantes. Nous proposons d’approfondir cette séquence à partir d’un travail sur les principales pratiques qui en ont scandé le déroulement. Le premier article de la série s’intéresse donc à l’émeute, de Gênes 1960 aux insurrections métropolitaines de 1977. Continuer la lecture