Le territoire est le lieu où le pouvoir déploie ses mécanismes et, avec eux, le conflit.
L’État a besoin d’un territoire pour développer et rendre effective sa domination. A son intérieur, des groupes sociaux se disputent le pouvoir, la réalité. Même la construction politique de l’État-nation exige un territoire donné, qui fonctionne comme cadre : on parle ainsi d’un territoire national, défendu par des frontières, des murs, des barbelés, la police, l’armée, des camps d’internement et des postes de contrôle.
Sur un plan plus concret, en dehors d’échelles nationales dégoûtantes, on trouve que le territoire est l’échiquier sur lequel s’appliquent les règles du jeu. Le pouvoir doit occuper le territoire afin d’assurer l’hégémonie de sa réalité, le fonctionnement de ses règles. A l’intérieur du territoire, la lutte pour l’espace, le questionnement des ordres de l’autorité dans un cadre donné, sont la base même du conflit avec le pouvoir. Continuer la lecture